ÉVÉNEMENTIEL : Salon Slow Food EuroGusto (Tours, 18-20/11/11)




Euro Gusto c’est le rendez-vous européen du mouvement Slow Food. On y parle de goût, mais aussi de consommation responsable car c’est bien l’alliance des deux qui fait la spécificité de Slow Food. Ce salon est le rassemblement de ceux qui sont convaincus que « manger est un acte agricole »*, un acte dont les conséquences vont bien au delà de notre assiette, et qui n’entendent pas pour autant renoncer aux plaisirs de la table.
Euro Gusto, c’est la volonté de partager cette vision de l’alimentation avec toujours plus de monde. Moment d’échange sur un sujet tel que la nourriture, Euro Gusto se devait d’être placé sous le signe de la convivialité, autre valeur fondatrice de Slow Food.
Que trouve-t-on à Euro Gusto ? Un Marché de produits d'ici et d'ailleurs, un Bistrot Paysan au goût de territoire, une Œnothèque pour découvrir des vins et des vignerons, un Ateliers du Goût et de la Terre, des débats sur l'alimentation et l'agriculture, un Espace Enfants ludique et pédagogique... 
Liens :
- Euro Gusto, la Biennale (Tours - du 18 au 20 novembre 2011)
- Le Slow Food




Edito de Carlo Petrini, Président de Slow Food

Euro Gusto est la fête européenne du mouvement Slow Food. Elle est vitrine des projets patiemment et discrètement menéspar notre réseau à travers le monde. Elle est synonyme de rencontres humaines, d’échanges culturels et de partages de savoir-faire. Elle est terrain d’expérimentation d’une pratique économique plus juste du commerce alimentaire. En un mot, Euro Gusto est une fête agitatrice tant de nos sens que de nos cerveaux.

La question se pose toutefois : n’y a-t-il pas indécence à parler de fête en pleine crise ? Chaque jour voit son lot de nouvelles situations individuelles tragiques, en Grèce bien sûr, mais aussi en Italie ou en Espagne, comme en témoigne le taux de chômage des jeunes dans ces pays. Cette crise que l’on appelle «économique» est avant tout une crise de valeurs. Une crise qui nous amène à questionner l’individualisme et l’accumulation comme fin en soi, fondements du monde dans lequel nous vivons.

La fête sera notre thérapie. Non pas dans l’idée d’oublier nos soucis le temps d’un week-end, mais plutôt dans celle de se souvenir, à travers le partage et les échanges, que nous faisons partie d’une communauté. Une occasion d’élargir notre champ de vision, d’enlever nos œillères et de sortir de l’égoïsme dans lequel les difficultés ont tendance à nous pousser. Une occasion de réaffirmer toute l’importance de l’humain, et du vivant en général, face à la logique de marché et au catastrophisme ambiant qui mène aussi à la paralysie.

Nous pouvons encore sourire, rire et prendre du plaisir, et c’est là qu’est l’espoir. Nous ne sortirons de cette crise par le haut que si nous nous souvenons que l’on est plus forts collectivement. Si nous goûtons à nouveau au plaisir d’agir ensemble. Si nous retrouvons le sens de la communauté, ou plutôt si nous le réinventons en puisant ce qu’il y a de bon dans nos racines tout en vivant avec notre temps. Une démarche à laquelle il serait souhaitable que les gouvernements, au niveau national et international, s’associent.

La fête qu’est Euro Gusto a un sens si, au delà du bon moment que nous passons ensemble, elle nous aide à comprendre qu’un peu moins de confort dans le futur ne veut pas dire renoncer au plaisir de vivre. Mais aussi que notre plaisir ne peut pas être pris au détriment de l’autre. Si nous arrêtons de gaspiller 40% de la nourriture que nous achetons, nous serons à même de payer un prix plus juste aux personnes qui travaillent la terre. Nous le devons car dans le cas contraire il n’y aura bientôt plus de jeunes assez fous pour choisir le métier de paysan. Nous n’aurons plus de paysans. Les smart phones sont peut-être très smart mais, jusqu’à preuve du contraire, non comestibles.

Nous sommes tous dans le même bateau et nous sortirons de cette tempête si nous réapprenons à nous soucier de l’autre. Le voisin, le collègue, les autres citoyens de notre pays et de l’Europe mais aussi ceux de pays plus lointains tels que la Côte d’Ivoire ou la Macédoine que nous accueillons à Euro Gusto cette année. La fête est le seul luxe que nous pouvons encore nous permettre. Un luxe à partager et à essaimer.

Carlo Petrini, président de Slow Food.


LIEN EXTERNE VERS LE DOSSIER DE PRESSE


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