TEXTE : Parabole brésilienne « La Soif »




Un homme, son cheval et son chien marchaient sur une route. Quand passant près d’un chêne énorme, la foudre tomba de manière fortuite et les trois périrent foudroyés… mais l’homme ne s’était pas aperçu que déjà, il avait abandonné le monde réel ici-bas… Et il continua comme si de rien n’était, son chemin avec ses deux compagnons…
La route était très longue, le chemin élevé, le soleil brûlant : ils étaient en sueur, donc assoiffés…
Dans un virage, surprise… Ils virent un magnifique couloir de marbre qui conduisait à une place pavée d’or. Le marcheur s’adressa à l’homme qui en gardait l’entrée :
- Bonjour, Monsieur !
- Paix sur Toi, répondit le Gardien
- C’est incroyablement joli ! Où sommes-nous ?
- Ceci est le Ciel, chercheur d’absolu !
- Comment est-ce possible !! s’exclama-t-il avec allégresse. J’ai trouvé l’entrée ! Magnifique ! Nous sommes sauvés, nous avions si soifs…
- Bien sûr, lui répondit le gardien. Vous pouvez entrer et boire tout ce qu’il vous plaira !
Et le gardien indiqua la source mais en prenant soin de rajouter que seuls les Hommes avaient le droit de s’y abreuver.
- Mais mon cheval, mon chien, ils ont aussi soifs ! Ce sont mes compagnons de route !
-Désolé cher Ami ! Telle est la loi de notre Ciel ! L’entrée des animaux est strictement interdite, c’est ainsi !
Alors le marcheur déçu, se leva car même s’il avait très soif, il ne voulait pas être le seul à se désaltérer. Il refusa d’entrer et remercia le gardien pour son accueil et reprit son chemin.
Epuisés, assoiffes, à la sortie d’une grosse côte, les trois amis arrièrent à un autre endroit, dont l’entrée était marquée par une porte si vieille qu’elle en fut rongée de partout… les termites certainement… mais cette porte donnait sur un joli sentier de terre parsemé d’arbres centenaires.
A l’ombre de l’un de ces arbres, il y a avait un homme couché, tête couverte par un chapeau de paille. Il devait certainement dormir sous ses brises de fraîcheur.
- Bonjour, dit le marcheur.
L’homme toujours couché répondit par un geste de la tête.
- Nous avons très soifs, mon cheval, mon chien et moi-même.
- Il y a une source entre ces roches au carrefour, lui dit l’homme couché en indiquant du doigt le chemin. Vous pouvez boire toute l’eau que vous voulez.
L’homme, le cheval et le chien s’en allèrent à la source et apaisèrent leur soif. Le marcheur retourna alors remercier cet homme à l’ombre protecteur.
- Vous pouvez revenir si vous le souhaitez quand vous voulez, lui répondit-il.
- Mais ou sommes-nous au fait ?
- CIEL.
- Encore le Ciel ?! Mais il y a quelques heures, nous avons rencontré un gardien protégeant une allée de marbre et d’une place d’or qui m’a dit que c’était le Ciel là-bas ! Je ne comprends pas ?
- Mensonge ! dit l’homme en se redressant. C’était l’Enfer !
Le marcheur demeura perplexe et pensif… Il prit à nouveau la parole :
Vous devriez interdire qu’ils utilisent votre nom ! Cette fausse appellation est une tromperie et doit provoquer hélas de grandes confusions pour tous les gens perdus sur les sentiers !
- Au contraire ! reprit l’homme de l’arbre. En réalité, il nous fait une grande faveur ! Parce que tous ceux qui sont capables d’abandonner leurs meilleurs amis, quelque soit leur nature, restent là-bas… car seuls les égos entrent dans ce lieu…

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