TEMOIGNAGE : la méditation marchée

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Qu’est-ce que la méditation marchée ? 

La méditation marchée est une forme de méditation pratiquée au Village des Pruniers, monastère fondé par le maître bouddhiste zen Thich Nhat Hanh. 


Quel que soit l'endroit où vous vous trouvez, vous pouvez pratiquer la méditation marchée. Il suffit de prendre conscience que vous êtes en train de marcher. Au Village des Pruniers, nous marchons juste pour le plaisir de marcher, avec liberté et solidité, sans nous dépêcher. Nous sommes présents à chacun de nos pas. Quand nous souhaitons parler, nous nous arrêtons de marcher et nous prêtons toute notre attention à la personne en face de nous, à nos paroles et à notre écoute.

Marcher de cette manière ne devrait pas être un privilège réservé aux moines ou aux moniales, nous devrions tous en être capables à tout moment. Arrêtez-vous, regardez autour de vous et voyez comme la vie est merveilleuse: les arbres, les nuages blancs, le ciel infini. Écoutez les oiseaux, savourez la brise légère. La vie est tout autour de nous, nous sommes vivants, en bonne santé, capables de marcher en paix. Marchons comme une personne libre et sentons nos pas devenir plus légers au fur et à mesure que nous marchons. Exprimons notre gratitude et notre amour à la Terre. Apprécions tous les pas que nous faisons, chaque pas nous nourrit et nous guérit. Vous pouvez, si vous le souhaitez, utiliser un gatha. Faites deux ou trois pas pour chaque inspiration et pour chaque expiration.

A l'inspiration "je suis arrivé"; à l'expiration "je suis chez moi"
A l'inspiration "je suis ici"; à l'expiration "maintenant"
A l'inspiration "je suis solide", à l'expiration "je suis libre"
A l'inspiration "dans la réalité ultime"; à l'expiration "je m'établis"

(Source Village des Pruniers)

Deux témoignages de pratiquants sur la méditation marchée :


"Lors de mes premiers séjours au Village des Pruniers, je trouvais les marches trop lentes.
Je décidai donc que « ce n'était pas pour moi ». C'était plus facile, d'autant plus qu'il y avait plein d'autres choses à découvrir et à expérimenter.
Puis, un jour, je me suis dit : « je vais essayer ». Ce fut difficile ! Je me retrouvais face à mes énergies d'habitude et face à mon énergie de précipitation, je ne savais plus marcher ! Il me fallait «réapprendre ». Ce fut étrange comme ressenti.
Je me suis appuyée sur les notions apprises lors de mes cours d'ergothérapie : le talon qui se pose au sol en premier, le déroulé du pied au sol, le basculement de l'équilibre d'un pied sur l'autre, le ressenti de ce transfert d'appui.
Cette décomposition m'a permis de redécouvrir la marche et d'y prendre un grand plaisir.
De cette façon je mettais ma présence dans mes pieds, dans le contact au sol et dans le mouvement de la marche. J'y ajoutais une présence au souffle. Puis, je me suis ouverte à poser mon regard autour de moi.
J'apprécie cet équilibre entre la présence aux pieds, au souffle et au regard, je le ressens comme un équilibre entre l'intérieur, l'extérieur et le va et vient entre les deux.
J'aime retrouver cette manière de pratiquer la marche."

"J’ai toujours aimé marcher, à la montagne, à la plage pieds nus sur le sable chaud, dans le désert mais aussi à Paris au cœur de la cité, observer l’œuvre des hommes. Marcher m’a toujours aidé à déposer mes bagages doucement tranquillement… La quiétude par le mouvement…
Durant mes marches méditatives j’expérimente toujours ma présence à moi-même et à l’environnement qui m’entoure. Si je traverse des zones de turbulences il me faudra seulement un peu plus, ou beaucoup plus, de temps. Mais peu à peu au fil de mes pas mon esprit et mon corps s’unissent et l’environnement et moi-même s’unissent aussi.
Pour savourer la nature, je porte mon attention sur mes pas, sur ma respiration, sur mon corps en mouvement ou sur l’espace ou sur les sons… Je deviens moi-même nature comme l’arbre, l’oiseau ou le nuage. Je suis là à ma juste place, à ma simple place… Nulle part où aller et rien à faire, je marche sur le chemin.
Je marche souvent sur les bords de la Marne avec mes sœurs et frères de la sangha, une marche méditative sans cesse renouvelée et pourtant toujours la même.
La marche en Pleine Conscience m’apprend peut-être que le véritable amour de la vie est ce qui passe et renaît. Les feuilles d’automne si belles tombent pour que l’arbre survive à l’hiver, l’hiver la nature entre en dormance tout semble mort et au printemps tout recommence… C’est le rythme immuable auquel je participe et auquel nous participons tous."

Moment présent moment merveilleux
Moment éphémère et moment d’éternité



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