CUISINE – RECETTE : Récolter ses plantes à infusion




Dans les tisanes en sachets achetés en grande distribution, les plantes sont bien écrasées, les arômes artificiels, le papier d’ensachage blanchi au chlore, les conditionnement et transport occasionnant inévitablement de la pollution… Voilà qui coupe l’appétit… Une solution : préparer soi-même des plantes à consommer en infusion. Ce n’est pas compliqué, cela peut être source de joie. Essayez.

Il y a d’abord le plaisir de la cueillette sauvage : écouter les rumeurs de la nature, sentir la chaleur du soleil, marcher, observer : toutes ces couleurs, ces formes, ces textures, une diversité inouïe… Plaisir de les cultiver dans le potager ou sur le balcon. Plaisir de déguster une boisson préparée par ses soins, en découvrant des saveurs échappant à la standardisation. Plaisir d’approcher plus intimement le monde végétal et les cycles de la nature, en observant les plantes pour connaître le moment propice de la collecte. Et plaisir de se faire du bien ! Nombre de plantes possédant des vertus médicinales, on peut prendre soin de ses petits bobos ou entretenir sa santé avec des infusions.

Vous n’y connaissez rien ? Retrouvez votre esprit d’enfance, laissez-vous aller au gré des découvertes, des conseils, des lectures.  Approchez avec patience et confiance l’univers des plantes à tisane. Commencez avec une familière, par exemple le célébrissime tilleul ou la menthe,  puis peu à peu, enrichissez votre gamme suivant votre goût et vos possibilités d’approvisionnement. 

Il n’y a pas besoin d’aller loin pour préparer des plantes pour ses infusions. Mais des règles de prudence sont à respecter. Le lieu de cueillette doit être exempt de pollution : évitez les bords de route, par exemple, ou les bordures de champs cultivés avec engrais et pesticides. En milieu forestier, ne ramassez pas les végétaux au sol, mais à une hauteur au moins de 30 cm (risque de contamination par des déjections de renard ou chien). Toutes les plantes ne se prêtent pas à un usage en infusion: gare aux belles toxiques qui existent dans notre flore ! Pour en savoir plus, consultez une documentation de qualité (par exemple le Petit Larousse des plantes médicinales), renseignez-vous auprès de personnes qualifiées.

Puis il y a le séchage, dans un endroit aéré, votre cueillette étalée pour une bonne ventilation, en surveillant l’évolution. Ensuite le stockage, dans un bocal avec mention de la date, le lieu de collecte et le nom de l’espèce séchée. En théorie, on renouvelle tous les ans.

A chacun de dresser la liste des plantes accessibles, à portée de main, selon ses connaissances, ses lieu et mode de vie : celles qu’on peut collecter, et celles qu’on peut cultiver, au jardin ou en pot, en profitant de ce qui nous est offert, sans chercher à obtenir à tout prix LA rareté. Nombre de plantes à fleur, d’arbres et d’arbustes familiers s’y prêtent de bon cœur. Pour exemple : bourrache, violette, rose, tilleul pour les fleurs ; cassis, hysope, menthe, sauge, ronce, noisette, mélisse pour les feuilles ; cerises pour les « queues ». Prélevez en respectant les ressources, en laissant son avidité dans le panier !

Récolter soi-même des plantes à infusion, puis les savourer, est un bon moyen  pour se familiariser avec la diversité du monde végétal, approcher ses beautés et ses richesses, se sentir en prise directe avec les ressources naturelles que de nombreuses générations précédentes ont su mettre à profit. Et se mettre en résonnance avec le miracle sans cesse renouvelé de la Vie. Une occasion de pratiquer la Pleine conscience.

Soyez bourgeon posé calmement sur la haie
Soyez sourire, faisant partie de cette merveilleuse existence
Tenez-vous là
Nul besoin de partir
Ce pays est aussi magnifique que le pays de notre enfance
Thich Nhat Hanh

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